Et voilà, la file d'attente de Taron prend fin. Après ce long parc à bœuf un peu tristounet, nous voici au dispatch. Je ne vais pas vous mentir, j'ai les jambes en coton. Je pousse nerveusement la gri...
Et voilà, la file d'attente de Taron prend fin. Après ce long parc à bœuf un peu tristounet, nous voici au dispatch. Je ne vais pas vous mentir, j'ai les jambes en coton. Je pousse nerveusement la grille qui mène au wagon, alors que l'ouverture est automatique. Pourquoi ? Parce que, il y a 2 ans, c'est en tombant au hasard sur une vidéo de Taron que ma passion des parcs d'attraction est venue. Je n'avais, avant cela, pas conscience qu'une telle aventure pouvait exister. Le summum du coaster, pour moi, avait été Rock'n'Roller Coaster à Disneyland Studio, durant mon enfance. Mon binôme n'est pas rassurée : c'est la première fois qu'elle fait une attraction si intense. Les opérateurs sont souriants, sympathiques, et déguisés ! Nous plaisantons avec eux. Je trépigne, quand notre train arrive. Enfin. Ca y est, je vais enfin rider Taron. Après 2 ans d'attente, me voici enfin dans l'attraction de mes rêves. J'adore la vitesse, je ne suis pas forcément un grand amateur d'inversion, mais surtout, j'adore la thématisation. Je n'aime pas qu'un ride soit uniquement intense, j'aime avant tout avoir l'impression de vivre une véritable aventure. Et Taron est un voyage à travers le basalte des roches et le bois des maisons. Mais un voyage très énervé. La musique, magnifique, retentit. On sent que l'on va vivre quelque chose de grand, d'épique. Le train s'arrête sur la zone de launch, la musique s'intensifie, un bruit totalement artificiel de "chargement" se fait entendre. Ca y est, nous sommes partis. Et bordel, oui, on part. On décolle, même. A dos de ce que j'aime imaginer être un dragon, nous remontons une pente courbée, suivie d'un camel back qui nous procure un air time de folie, à tel point que l'on s'emplâtrerait dans la maison d'en face si la créature furieuse ne nous forçait pas à fondre dessous. Le reste du ride ? Je ne sais plus trop. Même après 8 rides. C'est si intense. Si euphorisant ! Pour poursuivre la métaphore du dragon, on a l'impression d'être à dos de cette puissante bête, qui rue de gauche à droite pour nous faire tomber de son échine. On est sur une bestiole furieuse, qui n'a pas envie de nous sur son dos. Et le second launch ? Que dire, si ce n'est que rien ne m'a un jour mis dans un état de joie si extatique. On voit cette longue ligne droite, et les électro-aimants disposés de tout son long. Et l'on a qu'une envie, c'est d'être vaporisé par cette furieuse accélération. "Vous êtes satellisés", comme dirait l'autre. Ce sentiment merveilleux de puissance inexorable, que rien ne peut nous arrêter. C'est une sensation prodigieuse que de remonter cette rampe, entre les rochers de basaltes, de prendre la pluie de cette cascade que l'on frôle, avant ces quelques secondes suspendue de contemplation, au top hat, survolant le magnifique village de Klugheim, avant que la créature ne reprenne ses ruades. Hurlement, larmes aux yeux, freins finaux. Je ressors, les jambes tremblantes. Je ne suis pas déçu. Taron m'a fait vivre des choses que je ne pensais pas possible. Alors, bilan ? On recommence, qu'importe l'attente, qu'importe le parc à bœuf. Mais cette fois-ci, c'est first row. Sans les mains, mais sans s'arrêter d'hurler de joie.